samedi 23 juillet 2011

Réponses et journal de bord du 22 juillet

Jour 30. Smithers - Burns Lake
144 km. 915 m de gain d'élévation.

Avant de parler de ma journée, je vais répondre à quelques commentaires qui ont déjà été faits. Je vais commencer par ceux d'aujourd'hui.
@anonyme1: Wouf Wouf, grrrr, coin coin. Quin toé.
@anonyme2: je comprend pas de couac tu parles.
@Robert: Meuhhhh non.
@Claude: je sais pas ce que ça goute l'ours. Respect mutuel: aucun ours n'a essayé de me manger à date, donc je vais m'abstenir pour le moment. Mais que j'en pogne pas un en train d'essayer de me prendre une petite bouchée.
@Anne, j'y ai pensé sérieusement. De Calgary à Montréal, c'est environ 3700 km. Dans les prairies, sur le plat avec les vents dominants qui soufflent vers l'est, les cyclistes couvrent facilement 200km par jour, donc je pourrais facilement arriver à Montréal avant la fête du travail. Sauf que la pluie a eu raison de ma motivation. J'ai calculé ce soir que sur 30 jours de voyage, j'ai eu 5 jours sans aucune pluie. Je ne suis vraiment plus capable de la pluie. Au début, je pensais que c'était moi qui se plaignait, mais les locaux aussi sont écœurés. Tout le monde se plaint de la pluie. Je lis des articles de journaux où on parle d'inondations, de rivières qui débordent, d'activités annulées. Les organisateurs de descente de rivières annulent parce qu'il y a trop d'eau, les fermiers sont pas capables de couper le foin, les terrains de golf et de camping sont déserts.
J'ai encore le moral au maximum, mais ma motivation, en ce moment, est de me rendre à Calgary, point final.

Autres commentaires/questions laissés plus tôt sur d'autres billets.
@Philippe. Non, mes joues faisaient pas flap flap en descendant. Tu confonds avec le parachute. Aussi, je suis bien content que les gens me trouvent fous. Je serais inquiet si tu me trouvais normal. Déjà qu'on se ressemble assez comme ça.
@MG: Lâche pas avec tes résumés. Je combine ceux-ci avec les chroniques de Foglia et ça me donne un super bon portrait. Ma prévision: Andy Schleck (aussi mon souhait).
Aussi, descendre une pente sous la pluie froide à 70 km/h, c'est vraiment pas agréable. C'est vrai que je commence à avoir pas mal de pratique, mais ça pince en maudit une goutte de pluie froide à cette vitesse là!
@Valérie: Bah, c'est tout comme. Ajoute une tranche de bacon et c'est un club sandwich, non?
@Robert C: pas de danger. Choquette est né en Alberta et il était presque fier de me dire qu'il parlait pas français.
@Anne: t'es déjà venue au Yukon? C'était dans quelles circonstances? Une de tes carrières précédentes?
@PM: Aussi dur à croire que ça puisse être, je ne peut que me faire du café instant. Au moins, il y a des restos tout au long de la route.
@Jean A: Oui, très content de mon choix de pneus. Ils sont très lourds, à 750g le pneu X3 à cause du pneu de rechange, c'est pas mal plus lourd que certains pneus de touring qui pèsent 200-300g. Mais après 3231km, j'ai eu 0 crevaison, en excluant le mystérieux blowout en Alaska.

Bon, je pense que j'ai couvert toutes les questions. Continuez de laisser des commentaires, j'adore les lire.

Résumé de la journée

Smithers est quand même une grande ville (Canadian Tire, Tim Horton, etc.) et ce matin, comme je devais attendre l'ouverture de la boutique de vélo, j'ai cédé à la tentation et je suis allé déjeuner au McDo. Une fois n'est pas coutume.
À 9h pile, je me présente à la boutique. Chaine neuve. Dérailleurs avant et arrière, plateaux et cassettes tout propres. Pédalier ajusté. J'avais pas vu la couleur métallique de la chaine depuis 3 semaines. 80$ bien dépensé.
Lors de mon départ, j'ai comme lointain objectif de me rendre à Burns Lake, mais c'est quand même à 145 km et je sais que j'aurais quelques bonnes côtes en chemin.

J'arrive au pied de la première vraie côte au bout d'une trentaine de km. Je suis accueilli par cette pancarte:





"Chain up", ça veut dire arrêtez-vous et mettez des chaînes sur vos pneus. On connait pas vraiment cette pratique au Québec car presque tout le monde roule avec des pneus d'hiver. Mais ici, on installe des chaînes avant de monter une côte abrupte en hiver. Comme c'est l'été (entéka, c'est ça que dit le calendrier), je commence à grimper. Un demi-heure plus tard, cette pancarte me souhaite la bienvenue au sommet:





Et comme de fait, je suis maintenant affamé. La côte porte bien son nom. La ville de Houston est 20 km plus loin et je décide d'attendre d'y être pour me rassasier. Quand j'y arrive enfin, j'engouffre 2 wraps au poulet, du fromage, un demi-litre de lait et un brownie. J'ai encore un petit creux, mais je me garde un peu d'appétit pour plus tard.
À la marque de 90km, nouvelle pente à grimper:





Le nom est prometteur. Finalement, ça ne monte pas sur 10 km, mais seulement sur 6 km. Mais ça monte raide. Comme ça fait un mois que je monte des côtes à chaque jour, je les aborde maintenant de façon assez zen. Je m'installe sur mon petit plateau, je prend de grandes respirations et j'entre dans ma bulle. Pour les vrais côtes solides, je met mes écouteurs (oui, je sais, c'est dangereux) et j'écoute de la musique avec un gros beat solide, comme Daft Punk. Aujourd'hui, c'était La Roux, pas mal efficace. Au moins, je sais que je vais être prêt pour affronter les vraies côtes des Rocheuses dans une semaine. À date, j'ai rien vu comparé à ce qui m'attend en Alberta.




Bref, autre récompense au sommet et là je comprend le "6 miles Hill". Ça descend pendant 10km. Hmmm. Arrivé en bas, il ne me reste que 30km avant d'arriver à Burns Lake.
Comme la journée va super bien jusqu'à maintenant, il est donc normal que je fasse les derniers 30km sous la pluie. Encore. Grosse pluie froide. Je n'en reviens pas! Je n'ai pas eu une journée sans aucune pluie depuis le 13 juillet. Finalement, ma pièce d'équipement préférée est mon manteau. Si jamais vous cherchez un très bon manteau de vélo imperméable, je vous recommande chaudement le Derecho de chez MEC. Il résiste à tout, respire bien et je suis toujours au sec.
J'arrive enfin à Burns Lake. Bon, avec la pluie, je retourne encore au motel. En revenant à Montréal, j'organise une collecte de fonds pour m'aider à payer mes nuits de motel que je n'avais pas prévues. Je pourrais faire un lavothon ou une autre activité qui implique de l'eau.
En fin de soirée, j'ai quand même droit à un beau coucher de soleil.










On annonce 3 degrés pour cette nuit:




Ce soir, je vais écouter l'album "Dehors Novembre" des Colocs avant d'aller au lit.

Demain, je tente de me rendre à Vanderhoof, à 130km d'ici. Rendu là, je serai à 98 km de Prince George, une ville de 100,000 habitants.

vendredi 22 juillet 2011

Journal de bord. 21 juillet

Jour 29. New Hazelton - Smithers
68 km. 573 m de gain d'élévation.

Pas grand chose d'excitant aujourd'hui. J'ai pris la route vers 10h, alors que la pluie venait tout juste de cesser et j'ai réussi à me rendre à Smithers vers 14h. La route était bien ordinaire, à l'exception d'une longue montée tout de suite en commençant la journée.

Seul fait notable, j'ai franchi le seuil de 3000 km. D'ailleurs, j'avais franchi ce seuil la veille, mais j'avais oublié de faire le décompte. Donc, ce soir, je suis rendu à 3088 km roulés, plus des deux tiers de mon parcours en 4 semaines. J'avais prévu 6 à 8 semaines pour faire la distance totale, je suis donc à l'intérieur de mes prévisions si je garde le même rythme.

Une des raisons pour laquelle je voulais arriver tôt à Smithers était pour aller chez un vélociste faire faire un peu d'entretien sur la monture. J'ai consciencieusement huilé ma chaine tous les matins, mais je ne l'avait pas encore nettoyé. Arrivé à la boutique, une petite mesure m'a montré 75% d'usure sur la chaine et ce, après seulement 4000 km (je n'étais pas parti avec une chaine neuve). Faut croire que rouler chargé, ça use une chaine prématurément. J'ai laissé mon vélo à l'atelier et je vais le récupérer demain matin, tout propre, bien lubrifié et avec des petits bruits louches en moins.

Arrivé à Smithers, j'ai rencontré mon premier cycliste en 2 jours au centre d'information touristique. Il roule 200 à 300 km par jour sur un vélo en carbone qui pèse environ 30 lbs (moins de 15 kg) tout chargé! Pas d'équipement de camping, rien pour faire à manger, pas de réserve de nourriture, aucun matériel d'urgence. On a échangé sur nos projets et je lui ai déconseillé de s'aventurer sur le Cassiar Highway, au pays des ours avec si peu d'équipement. Je pense qu'il va plutôt aller vers Prince Rupert et prendre le traversier vers l'île de Vancouver, ce qui serait plus sage pour lui.

J'ai d'ailleurs quitté le Cassiar Highway et je roule maintenant sur le Yellowhead Highway (route 16) depuis hier. Cette route relie Prince Rupert à Winnipeg et fait partie de la trans-canadienne. Je vais rester sur cette route pendant environ une semaine jusqu'à Jasper et ensuite bifurquer vers le sud. Gros changements par rapport au Cassiar Highway. Il y a un trafic monstrueux. Les camions, voitures, motorisés et autres passent sans arrêt. Rarement un moment de répit. Toujours du bruit et je dois toujours être aux aguets. Quand je pense que certaines personnes traversent le Canada au complet à vélo sur cette route. Au moins la route a un accotement et l'asphalte est de bonne qualité. J'avais arrêté de porter mon casque sur le Cassiar, mais là, c'est certain que je porte jusqu'à Jasped au moins.
Le paysage aussi a changé. J'ai vu beaucoup de fermes sur la route. Ça me permet de parler aux vaches et aux chevaux, ce qui fait changement de parler aux corbeaux et aux ours. Oui oui, je parle aux animaux sur la route. La route est longue et plate des fois, il faut bien se divertir comme on peut. Quand je parle aux vaches, je parle souvent en vache, ce qui veut dire que je leur lance des meuh meuh par la tête. D'autres fois, pour les étriver, je leur crie "hamburger".
Pour les chevaux, soit que je fais de mauvais jeux de mots, soit que je leur crie "pot de colle". Questions: quelqu'un a-t-il déjà vu de la colle de cheval? Quelle partie du cheval sert à faire de la colle? Qui, le premier, a eu l'idée de faire de la colle en regardant un cheval? Est-ce qu'on peut faire de la colle avec d'autres animaux, des zèbres par exemple?
Pour ce qui est des animaux sauvages, ça dépend. Les canards, évidemment, je leur dit "coin coin", ou "quack quack", avec l'accent anglais. Les huards ont droit à un extrait d'un sketch de François Pérusse (allez les initiés, duquel est-ce que je parle?). Les corbeaux et les ours, je leur fait simplement la conversation. Les corbeaux ont parfois droit à un extrait de la chanson "Mille Excuses Milady" de Jean Leloup (faut connaitre pour comprendre). Le plus bizarre, c'est que je leur adresse la parole en anglais, on est dans l'ouest après tout. Bref, je viens de vous dévoiler un petit côté bizarre de ma personnalité, je converse à voix haute avec les animaux sur la route. Vous pourrez me faire interner à mon retour.

La météo n'a pas été très chouette depuis deux jours, je n'ai donc pas pris de bonnes photos. Par contre j'ai vu cette pancarte assez lugubre sur la route aujourd'hui:




Ça donne froid dans le dos...

Demain, je ne sais pas encore jusqu'où je vais aller. Évidemment, mon départ va être retardé car je dois aller chercher mon vélo à l'atelier. Je vais aussi devoir monter la fameuse "Hungry Hill", dont on me parle depuis une semaine. Il parait que c'est une des pires côtes en Colombie-Britannique. Je vais voir dans quel état je vais me rendre au sommet.

jeudi 21 juillet 2011

Journal de bord, 18, 19 et juillet

Jour 26: environ 15 km (journée de congé à Stewart)

Jour 27. Stewart - 85km au nord de Kitwanga
136 km. 937m de gain d'élévation.

Jour 28. 85km nord de Kitwanga - New Hazelton
130 km. 641m de gain d'élévation.

Petit résumé de ma journée de congé
Stewart, comme je l'ai déjà mentionné, est une très petite ville de moins de 500 habitants. Rien de très excitant à faire, endroit parfait pour une journée de repos. Un peu de lavage le matin et, après avoir visité le centre d'information touristique, je décide de me rendre à la ville voisine de Hyder. Hyder est en Alaska et est située à moins de 4 km de Stewart, qui est en Colombie-Britannique. Le seul moyen d'aller à Hyder, qui est au bout d'un cul-de-sac, est de passer par Stewart ou d'y aller par bateau. Heureusement que je n'avais pas renvoyé mon passeport à la maison par la poste.
Qu'est-ce qu'il y a Hyder? Moins de 100 habitants et une rivière à saumons. Je prend donc mon vélo allégé pour me rendre à Hyder et je traverse la frontière. Fait intéressant: il y a un poste frontière pour entrer au Canada mais pas pour entrer aux Etats-Unis. La prochaine fois qu'un américain dira que la frontière du Canada est poreuse, vous pourrez lui parler de Hyder, AK.
Bref, rendu à Hyder, l'asphalte se termine brusquement et je traverse rapidement la métropole et je poursuis vers la rivière à saumon. C'est là où on peut observer des grizzlis en train d'attraper et de manger des saumons, lorsque le saumon remonte les rivières pour frayer.
Chou blanc. Le saumon vient tout juste de commencer à remonter depuis un jour ou deux et les grizzlis ne sont pas encore arrivés. On me suggère de revenir dans une semaine, le spectacle sera grandiose. L'hôtel est beau, mais quand même, une semaine à Stewart, ça pourrait être long. C'est l'histoire de ma vie en voyage. J'arrive une semaine trop tôt pour voir les grizzlis et quand je vais à Terre-Neuve, les macareux moines sont partis depuis une semaine. Au moins, j'ai réussi à voir des pingouins en Afrique du Sud pendant que Valérie mangeait un club sandwich au macareux en Islande.
Bon, de retour à Hyder (la plateforme d'observation est à 6-7 km du village), je décide de faire le tour du bled. 38 secondes plus tard, j'en ai assez et je décide de retourner à Stewart. Arrivé au poste frontière, le douanier observe mon passeport et me dit avec une gros accent québécois: "Côté? Vous venez de Montréal?". Le douanier a grandi à Montréal mais ne voulait pas travailler dans un aéroport ou un endroit occupé comme Lacolle. Il a été servi!

De retour à l'hôtel, je décide d'accaparer l'ordinateur mis à la disposition des clients. Je fais des copies de mes photos, j'en met quelques unes en ligne (voir mon billet précédent) et je fais un peu de ménage dans mes courriels tout en écrivant sur mon blogue. Malheureusement, une panne d'électricité me force à recommencer plusieurs choses. Comme l'électricité ne reviendra que tard en soirée. Je devrai en refaire une grande partie le lendemain matin, d'où les doublons dans Picasa.
Finalement le souper est aux chandelles dans le seul bon restaurant de Stewart, pendant que la chef tente de satisfaire l'appétit de ses clients sans pouvoir utiliser l'électricité.

Résumé de deux journées de route.
Le lendemain matin, je paresse longtemps au lit (lit queen avec draps en percale et couette en duvet, ça fait changement de la tente et même de certain motels).
Après avoir réglé mes problèmes informatiques, je parvient enfin à prendre la route vers 10h30.




Je sais que la journée débute avec une longue côte à monter. Après tout, je suis descendu au niveau de la mer et je dois rejoindre la route qui passe par les montagnes. Je commence à grimper et 2 heures plus tard, j'atteint enfin le sommet, au pied du glacier que j'avais déjà vu l'avant-veille. Quelques photos de plus et une heure plus tard, je rejoint la jonction à partir de laquelle j'avais quitté le Cassiar Highway pour aller à Stewart. Cette fois-ci, le trajet à été plus facile qu'à l'aller, car j'avais le fort vent dans le dos cette fois-ci.









À la jonction (de la route 37 et 37a) qui s'appelle aussi Meziadin Junction, je m'arrête au centre d'information sur les ours. J'avais déjà arrêté à l'aller et j'y avais fait la connaissance de Jean-Louis Imbs. Ce français tombé en amour avec le coin il y a 10 ans y possède une maison où il passe ses étés et travaille le reste de l'année sur des bateaux qui amènent des touristes en Antarctique. Jean-Louis est un amoureux de la nature et à rénové à ses frais une vielle cabane pour y héberger un centre de sensibilisation aux ours qu'il opère tout seul bénévolement. Un vrai passionné. Allez voir son site à www.the-bric.org.

Je rencontre trois cyclistes au centre. Deux d'entre eux viennent du New Hampshire. Leurs vêtements sont sales et déchirés. Ils ont des mines de réfugiés, avec les cheveux en bataille et les ongles noirs. Je tente de deviner: ils arrivent de l'Argentine? Non, il sont partis de Anchorage une semaine avant moi! Humm, pour moi, on n'a pas du passé par le même chemin...
L'autre cycliste est belge et il me parle de ses projets de passer 3 jours à Vancouver et 2 semaines à Calgary. Je passe un bon 15 minutes à tenter de le convaincre de changer ses plans. 2 semaines à Calgary!!! Qu'est-ce qu'il va faire après son premier avant-midi?
Avec 65 km derrière moi, je décide de me rendre au terrain de camping situé tout prêt pour profiter des tables à pic-nic et me préparer un petit lunch. Le terrain est impeccable, même les tables à pic-nic sont vernies! Après avoir mangé, le couple qui fait la même chose que moi à la table à côté m'invite à partager leur gâteau au fromage. Normalement, j'aurais dit non merci, je ne veux pas m'imposer. Là, depuis mon départ de Anchorage, si on m'offre de la nourriture, c'est toujours oui! Ils sont de Suisse et ils arrivent de descendre une rivière du Yukon en canot. En groupe organisé, je demande? Non, on voulait de la vrai aventure! 10 jours en autonomie complète dans le fin fond du Yukon sans guide. Assez hardcore, merci. Prochaines étapes: vélo de montagne à Whistler suivi d'une semaine d'escalade au Wyoming. Bon ben, je vais retourner sur mon p'tit bécyk, moi.

Plus tard sur la route, je rencontre un autre pappy à vélo qui voyage léger, comme ceux que j'avais déjà rencontrés en Alaska. Lui, c'est sa fille qui le précède avec le motorisé et qui l'attend au prochain camping. Hey les nièces, qu'est-ce vous avez comme projet pour l'été 2035?

À la jonction de Meziadin, j'ai déjà 65 km de faits et il me reste 155 km avant d'atteindre le Yellowhead Highway et la prochaine ville. En plus, il est déjà 15h30 quand je reprend la route. Je sais que je ne me rendrai pas à la prochaine jonction, mais je décide de rouler le plus possible.
La route est belle, le trafic est léger et les jambes sont en grande forme. Rendu à 120 km, il est 19h30. Si j'étais encore en Alaska avec le soleil de minuit, je crois que j'aurais roulé toute la nuit, mais là, le soleil se couche à 22h et il fait vraiment noir la nuit maintenant. J'arrête donc près d'un petit lac pour m'approvisionner en eau et me faire un souper. Après un souper au son du huard (l'oiseau, pas la pièce de monnaie), je reprend la route vers 20h et roule encore une heure avant de trouver un endroit calme pour camper. À chaque fois que je pense avoir trouvé un bel emplacement, un ours surgit de nulle part dont une fois, un énorme mâle qui doit peser plus de 200 kg. Finalement, je trouve. Une belle nuit fraiche sans vent, sans pluie et sans ours, mais avec le "Bear spray" à portée de main.

Le lendemain, je suis debout à 5h30 et en train de pédaler à 6h30. C'est vraiment agréable de rouler tôt le matin car il n'y a pratiquement pas de trafic. Vers 10h, la pluie débute. J'ai droit à une pluie dense, froide et continue. Heureusement, je me suis habillé avant qu'elle débute et je la tolère bien. Tout le reste de la matinée, il pleut. Quand je passe par le village amérindien de Kitwancool, où les guides annoncent une forêt de totems, je n'ai même pas envie de faire le détour, à moins qu'ils aient transformé leur totems en bras de parapluie.
En approchant de Kitwanga, à la jonction de la route 16 (le Yellowhead Highway), je vois le sommet d'une montagne et je jurerais qu'il y neige. À Kitwanga, je me trouve un café ou je dégoute sur le plancher pendant une heure. J'entends à l'autre table une équipe de travailleurs forestiers qui parlent de la tempête de neige en montagne! Que j'en vois un se plaindre de la canicule à Montréal!

Bon, un autre 45 km sous la flotte glacée et j'arrive à New Hazelton, qui sera ma destination finale pour le journée. Le restaurant de la place est opéré par une famille de chinois et la menu est moitié traditionnel (hamburger, doigts de poulet, etc) et moitié chinois. Des légumes, enfin! Je me prend une soupe avec un énorme plat de légumes sautés en accompagnement. Ca fait changement, parce que le hamburger est vraiment roi ici. En passant, je crois que c'est vrai que la poutine est rendue le plat national du Canada. Il y en a partout! Mais j'ai pas encore osé l'essayer en version locale, pas après avoir été chez la Banquise.

Demain, mes plans sont modestes. 75km pour me rendre à la ville de Smithers, où je devrais trouver un vélociste digne de ce nom. Mon pédalier fait des bruits vraiment bizarres depuis une semaines.

mardi 19 juillet 2011

Photos !!!

Un grand lot de photos en vrac. Mal triées et pas encore passées par un logiciel. Toutes des photos prises avec mon vrai appareil photo.

Départ de Anchorage / Day 1 in Anchorage


Important de ne pas se tromper...

Alaska


Montréal, 4459 miles, 7176 km










Début du Alaska Highway / Start of the Alaska Highway 



Entrée au Yukon / Just entered Yukon




Cygnes trompettes



Survol du glacier en avion / Glacier scenic flight













Retour sur le plancher des vaches / Back on the ground

 Rendu en Colombie-Britannique / Now in British Colombia

 Lac Boya Lake


 Ours noir / Black bear
 Renard roux / Red Fox

 Donny and Sarah, Portland, OR

Cassiar Highway







Encore un ours noir / Another black bear





Maman ours et ses 2 oursons / Sow (female bear) and her 2 cubs







Bear Glacier


Welcome to Hyder, Alaska...


Grizzli à gauche, ours noir à droite