Cette semaine, j'ai fait une courte randonnée à vélo, question de bien tester le vélo, l'équipement et le cycliste afin de m'assurer que tout fonctionne bien.
Je me suis donc planifié un parcours de trois jours en forme de triangle, de Montréal à Sherbrooke à Richmond et retour à Montréal. J'avais prévu un itinéraire avec des bonnes distances et des côtes. Je suis aussi parti avec tout l'équipement dont j'aurai besoin lors de mon vrai voyage, incluant les choses dont je savais très bien que je n'aurais pas besoin juste pour tester le poids total du vélo avec les sacoches.
Jour 1: Montréal - Mont Orford
Donc, départ de Montréal bien chargé. Je traverse l'Île-des-soeurs, l'estacade et je longe la voie maritime et déjà, je perd 30 minutes à l'écluse du pont Victoria. Comment se fait-il que les automobilistes ont deux ponts pour traverser l'écluse et les cyclistes, seulement un? Bref, il pleut et je me dirige tranquillement vers l'est.
Mon objectif aujourd'hui est de respecter autant que possible le trajet de la route verte, ce qui demande une motivation hors du commun. La route verte fait toute sorte de détours pour éviter les routes passantes ou faire plaisir aux utilisateurs du dimanche qui aiment bien zigzaguer dans les parcs. Mais, je m'entête à respecter mon objectif, donc, je dois subir la mauvaise signalisation à Chambly et à Marieville et les détours un peu partout. Par contre, la pire incongruité que je rencontre est à Waterloo. Pour éviter une intersection un peu passante, la route verte faite un détour en grimpant (à pic) à flan de montagne pour immédiatement redescendre. Perte de temps et d'énergie inutile, mais au moins, les avocats de la ville sont contents, ils vont éviter les poursuites pour négligence.
Donc, parcours sinueux, un peu pluvieux et beaucoup de vent de face. Quand j'arrive à Stukely Sud, je suis déjà pas mal fatigué. Sauf que la route verte suit le chemin de la Diligence qui monte, descend, monte et descend assez à pic. Avec le vélo chargé et la journée derrière moi, je pompe l'huile un peu, mais je me dit que c'est une bonne pratique pour les montagnes. Au moins, je ne met pas le pied à terre.
Ma surprise de la journée survient quand j'arrive au parc du mont Orford (à travers duquel la route verte passe). Une pancarte annonce que la voie cyclable est fermée. Pas d'instructions, par d'informations, pas de raisons. La route est fermée, arrangez-vous. Je m'entête parce que j'ai pas envie de faire un grand détour par Magog (mon objectif est de camper dans le parc) et je fonce malgré la pancarte. Je comprend pourquoi la piste est fermée: Par endroit, elle est délavée par les fortes pluies et ailleurs, des arbres se dont abattus sur la piste, mais rien d'incontournable. Je finit donc par me rendre au camping et grâce au téléphone cellulaire, je m'inscrit, me fait assigner un site et je paye. Plus tard dans la soirée, un garde vient me remettre mon reçu; tant mieux car j'ai pas envie de pédaler jusqu'à la guérite pour m'inscrire. On est fin mai et le camping est vide. Je ne vois aucune autre tente et je croise 1 seule famille. Petite soirée tranquille, je teste la tente et le brûleur. Tout fonctionne bien.
Jour 2: Mont Orford à Richmond
Départ tôt le matin, en route vers Magog, il vente encore (de face, évidemment). À partir de Magog, je décide de rejoindre à nouveau le réseau officiel des pistes cyclables (pas la route verte par contre). Donc, détours, gravier, méandres et mauvaise signalisation. Plus ça change. J'arrive à Sherbrooke sous la pluie, je fais un petite détour pour passer devant la maison où j'ai vécu enfant. Lunch dans un petit café et ensuite, par le centre-ville de Sherbrooke. J'ai entre autre descendu la côte de la rue King vers le centre-ville, avec le vélo chargé. Pour ceux qui connaissent, c'est un bon test des freins.
Je poursuit ensuite vers le nord en longeant la rivière St-François vers le nord. Très belle piste jusqu'à Bromptonville, mais après, ça se corse. La route verte suit un parcours tordu qui me force à revenir sur mes pas et à passer par des sections en gravier mal entretenues. Finalement, le route verte s'enfonce dans les bois et après une longue section en plein milieu de nul part, un pont fermé (sans explication, etc.) que je traverse malgré tout pour finalement voir une pancarte qui dit: la route verte est fermée jusqu'à nouvel ordre, cette section n'est pas entretenue. Pas d'instructions ou de route alternative. Je commence à l'avoir pas mal loin la route verte. Il me semble qu'une pancarte plus tôt aurait été pratique plutôt que de me mettre devant un fait accompli. J'ai deux choix: Je rebrousse chemin (rallonge de 5 ou 10 km) ou j'ignore la pancarte. Je choisis d'ignorer la pancarte. Plus tard, je comprendrai pourquoi: La piste est molle et boueuse, je m'enfonce malgré mes pneus de 32mm et de grandes sections sont complètement délavées. Le vélo est couvert de boue. Je dois pousser mon vélo sur de longue sections. Comme je suis "squeezé" entre la rivière St-François et l'autoroute 55, aucune issue n'est possible. Cette section est mon calvaire et je peine à maintenir 12km/h de moyenne pendant plus de 10 km. Finalement je sort de la brousse près de Windsor et je parcours la dernière section sur une route, pavée en grande partie.
J'arrive finalement chez ma mère en milieu d'après-midi et le soleil sort. Belle fin d'après-midi tranquille avec repos, douche et un délicieux souper. En prime, je dors dans un vrai lit et je passe une très belle nuit. Merci maman!
Jour 3: Richmond à Montréal
Je quitte Richmond tôt après un bon déjeuner. Richmond est située sur la rive de la rivière St-François, donc au fonds d'une vallée. Pour partir de Richmond, il faut donc monter une bonne côte de plusieurs kilomètres.
Aujourd'hui, mon objectif est simple: Retourner par le chemin le plus rapide tout en ignorant toute forme de route verte (ou brune, comme la veille). Lorsque j'arrive en haut de la côte, je suis sur la route 116, qui n'est pas très sympathique pour les vélos mais qui est droite, plate et rapide. J'ai un léger vent de dos (enfin) et je file à vive allure vers Montréal sans incident majeur La première partie de mon trajet est en faux plat descendant, donc, ça roule bien. Pas toujours d'accotement, pas mal de trafic, mais je constate que les automobilistes me donnent plus d'espace qu'à l'habitude. Je soupçonne que ce soit à cause des sacoches sur le vélo, sans trop savoir pourquoi.
Arrivée à Montréal en fin d'après-midi. Le but de mon mini-voyage était de tout tester. Tout semble fonctionner, incluant le cycliste.
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